ENCEINTE PROTOHISTORIQUE DE CHAUX
Atteint encore par endroit plusieurs mètres de hauteur
LES BLOCS MONUMENTAUX ( jusqu'à 1 tonne ) : Tronçons .
Ces murs dont les techniques de construction différent par endroit , ont pu être édifiés à différentes époques .
Ils ne ressemblent toutefois pas aux murs de parcelles rencontrés sur le reste du site , et si parfois ils ont une fonction pouvant être apparentée à des murs de souténement , la plupart des tronçons n'ont aucune utilité dans cette optique .
Il faut enfin noter qu'ils entourent une aire géographiquement située au centre de l'oppidum , le point le plus élevé de cet espace permet une vision à 360° .
En faisant abstraction de la végétation actuelle qui masque en partie la vision , ce point permet d'avoir un oeil sur l'arx supposé ( citadelle ) , au Nord de l'oppidum ; sur les flancs et sur les collines extérieures , ainsi que sur la barrière rocheuse au Sud qui clôt l'oppidum de Chaux .
A noter que comme bien souvent en pareil cas , les murs n'ont pas livré d'artéfacts datables .
AUTRE TYPE DE MURS visibles sur secteur Syam :
A noter cette description du secteur au XIXe siècle
Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent - Département du Jura (1855)
Par A. ROUSSET
Au nord-ouest de Syam est une colline assez élevée, appelée la montagne de Roussillon, que couronnent deux gros blocs de rocher qui semblent être tombés du ciel et prêts à se précipiter sur le village pour l'écraser. On les nomme Pierres ou Chateau des Sarrazins, et elles ont été certainement, comme les Trois Commères de Château-Vilain, l'objet d'un culte dans les temps druidiques. On remarque avec étonnement, derrière ces blocs, des vestiges de retranchements et des traces de fossés qui indiquent des travaux militaires exécutés à une époque très reculée.
Ce mur est à double parement avec blocage intérieur en tout venant , il fait en moyenne 1.50 m de hauteur et 2 m de largeur ; vu de dessus on distingue encore les trous ayant accueilli des pièces de bois .
Jean-Paul Guillaumet lors d’une visite rapide en Août 2002 a qualifié l’ensemble de ces murs ( secteur Syam ) de « site fossile en rare état de conservation « ( GEO Mai 2003 ) .
J.P Guillaumet est directeur de recherche au CNRS, HDR Ancien directeur au centre archéologique européen du Mont-Beuvray .
Spécialiste de l’âge du fer ( VIII - Ier siècle av. J.-C. ) .
A certains endroits autour de l'oppidum de Chaux , on peut trouver des murs ou des tumulus dont la méthode de construction se différencie nettement de ceux déjà montrés sur les photos précédentes .
La méthode de construction employée ressemble à celle utilisée en grèce lors de la période archaïque ( VII-VIe siècle av. J.-C. ) , les structures ont donc reçu des noms en rapport ( Mycènes , Delphes , ... ) , cette approche a été très critiquée .
Si il est un fait que rapprocher des structures perdues en plein Jura de constructions grecques au style parfaitement identifié relève pour le moins d'une hypothèse audacieuse voire aventureuse , la comparaison n'est pas dénuée de sens , certaines similitudes sont indéniables même si le style Jurassien est plus rustique .
A noter aussi que les noms en rapport avec la civilisation archaïque grecque ne préjugent en aucun cas de la venue sur le site de batisseurs hellènes , il ne s'agit là que d'un clin d'oeil !
Ci-après le tumulus Mycènes à Rapoutiers-dessus et un mur archaïque en Italie dans la cité greco-romaine de Vélia .
Cliché Sophie Montel
Les murs de la cité de Vélia en Italie du sud datent du milieu du VIe siècle av. J.-C.
Il s'agit de murs phocéens bâtis en appareil polygonale à joints courbes ; ce mode de construction , dans lequel les murs sont fait de gros blocs irréguliers aux arêtes courbes , est caractéristique de l'époque archaïque .
Autre photo du tumulus Mycènes .